mardi 31 mars 2009
dimanche 29 mars 2009
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Complexe - Sinueux
Une vision du bon voisinage présentée par le MTQ.
(Ils utilisent le mot vert...)
Ma maison est industrielle et totalement acquise.
(Ils n'utilisent pas le mot expropriation...)
vendredi 27 mars 2009
Le JetPresso© sera-t-il supérieur aux autres jets dentaires ?
Le JetPresso sera bien mieux que tous les autres jets dentaires électriques pour des raisons évidentes de consommation, entretien, pratique, encombrement, coût... mais si vous êtes ici vous savez déjà tout cela.
Le JetPresso sera bien mieux que tous les autres jets dentaires non électriques (donc utilisant la pression de l'eau courante comme lui) tout simplement parce qu'il sera bien plus pratique et bien moins cher.
Vous pourrez le considérer comme le compagnon idéal de votre brosse à dent : après son utilisation, un rapide rinçage - comme pour votre brosse - et il sera prêt à être rangé - à côté de votre brosse - en attendant sa prochaine utilisation.
Mais précisons encore les choses, pourquoi est-il si spécial ?
Laissez-nous vos questions, vos avis et vos suggestions en commentaire, nous essaierons de faire de notre mieux pour vous répondre.
Le JetPresso sera bien mieux que tous les autres jets dentaires non électriques (donc utilisant la pression de l'eau courante comme lui) tout simplement parce qu'il sera bien plus pratique et bien moins cher.
Vous pourrez le considérer comme le compagnon idéal de votre brosse à dent : après son utilisation, un rapide rinçage - comme pour votre brosse - et il sera prêt à être rangé - à côté de votre brosse - en attendant sa prochaine utilisation.
Mais précisons encore les choses, pourquoi est-il si spécial ?
- Parce qu'il utilise notre invention originale : un système de fixation rapide au robinet composé d'une cloche plastique souple avec un joint en mousse, le tout entouré par une bande Velcro™ qui vient fixer l'ensemble, quelle que soit la forme et la taille du robinet. Le placer sur le robinet pour son utilisation est un jeu d'enfant, plus besoin de visser ni de démonter quoi que ce soit.
- Parce qu'il est tout en plastique, très léger, très facilement rincé et qu'il voyage aussi simplement que votre brosse à dent.
- Parce que même si vous le changez un fois par an il ne vous coûtera pas plus cher que votre brosse à dent...
Laissez-nous vos questions, vos avis et vos suggestions en commentaire, nous essaierons de faire de notre mieux pour vous répondre.
mercredi 25 mars 2009
lundi 23 mars 2009
dimanche 22 mars 2009
jeudi 19 mars 2009
Information
Claude Gewerc Président du Conseil régional de Picardie
Vous invite à découvrir l’espace info mobile qui sillonnera la Picardie du 23 mars au 18 avril 2009 pour informer et conseiller les jeunes, demandeurs d’emploi et salariés sur la Formation tout au long de la vie.
mercredi 18 mars 2009
mardi 17 mars 2009
samedi 14 mars 2009
Déclaration au Conseil Régional de Picardie
La déclaration du Pt de Région concernant Continental et la motion qui a été votée par les seuls groupes de la majorité (PS - Verts - PRG - PC)
Déclaration d’ouverture de Claude GEWERC Session du Conseil régional du 13 mars 2009
Mesdames, Messieurs,Cher(e)s collègues,
L’annonce de la fermeture du site Continental de Clairoix est emblématique d’erreurs répétées et de mauvaise gouvernance, des dérèglements de l’économie pour lesquels nous n’avons pour l’instant malheureusement pas encore de réponse satisfaisante.
Je regrette notamment que ni l’Etat, ni l’Europe n’aient encore pris les dispositions qui s’imposent pour défendre l’économie réelle, notamment à travers une véritable politique industrielle à l’échelle européenne.
Certes il y a le plan automobile, certes il y a la volonté affichée de soutenir les commandes de l’aéronautique, mais cela n’est pas suffisant pour remettre l’économie sur ses pieds, sur ses deux pieds. Il faut à la fois plus de consommation et plus d’investissement.
Plus de consommation parce qu’on ne peut pas durablement vivre avec un marché intérieur qui s’atrophie et une population intérieure qui se paupérise. Plus d’investissements parce qu’un ne peut pas consommer sans produire. Produire autrement, en respectant les salariés et les générations futures, anticiper les mutations pour construire un modèle européen d’économie sociale et environnementale dont le monde a besoin.
Cela suppose d’encore plus innover, d’encore mieux mobiliser les compétences, de basculer plus vite dans la société de la connaissance. Mais nous ne pourrions rien faire si nos usines ont disparu, si les savoirs faire individuels et collectifs sont dispersés.
Sauver notre appareil industriel est une priorité nationale. Pour celles et ceux qui y travaillent, mais au-delà pour l’indépendance de notre pays et la préservation de son modèle social qui ne pourrait résister à un déficit commercial toujours plus grand.
Cela suppose un big-bang économique européen, un autre rapport à la monnaie, et un nouvel équilibre entre le marché et l’intérêt général représenté par les Etats et les collectivités publiques.
C’est toute la question que nous pose CONTINENTAL. Il est scandaleux qu’une OPA calamiteuse se traduise en destruction d’outils de production, qu’après avoir ruiné les ménages américains, mis en péril le système monétaire international, et bénéficié du concours massif des Etats, des banques, car c’est encore d’elles dont il s’agit, puissent encore jouer au Monopoly avec l’avenir des salariés.
De nouvelles règles s’imposent et d’urgence, et il appartient aux Etats de les mettre en œuvre, comme ils l’ont fait pour assurer le sauvetage du système bancaire.
A défaut de nouvelles règles, il nous appartient d’utiliser tous les moyens pour combattre ce scandale. C’est le sens du rapport que je soumettrai à votre délibération ce matin pour me faire, j’en suis persuadé, le porte parole de notre indignation collective auprès du gouvernement, et m’autoriser, en votre nom, à utiliser tous les moyens pour lutter contre la fermeture du site de Clairoix.
Plus généralement vous le savez le Conseil régional se bat pied à pied pour défendre l’emploi, accompagner les entreprises et leurs salariés dans les difficultés, tout en investissant dans l’avenir.
Nous avons créé en 2006 la Mission d’Intervention Economique et Sociale, chargée d’accompagner les entreprises et salariés en difficulté. Un rapide bilan, si vous le permettez. La MIES agit sur trois axes : accompagnement financier, action sociale, notamment en matière de formation, et aide juridique, pour entreprises et salariés de PME, et de sites plus importants. Vous trouverez, d’ailleurs dans vos dossiers de la Commission permanente de cet après-midi, deux dossiers d’accompagnement juridique pour aider à préserver l’activité et l’emploi de deux entreprises.
En 2008, la MIES a aidé 170 entreprises, pour un total de 5 815 emplois. L’accélération des difficultés sur le territoire national, et régional, fait que, pour cette année, depuis janvier, la MIES suit 29 entreprises supplémentaires, et 8952 salariés.
Depuis le début 2009, ce sont 6875 emplois qui ont été maintenus, ou recréés. Toutes les activités, tous les emplois, ne sont, ni ne seront préservés, mais, au jour le jour, la Région soutient les salariés, les chefs d’entreprise, et agit concrètement sur le terrain.
Vous le savez, dès que les conséquences de la crise ont commencé à se faire sentir sur l’économie réelle, la Région, avec ses partenaires, a immédiatement mis en place une structure de conseil, d’accompagnement et d’appui financier aux entreprises en difficultés conjoncturelles.
A ce jour, l’ensemble des partenaires du dispositif ont reçu 750 appels d’entreprises. La structure opérationnelle du Conseil régional a, quant à elle, été contactée par 190 TPE, PME et exploitations agricoles.
Depuis le début de l’année 2009, la Région a garanti, à parité avec OSEO, un volume de 3M€.Nous avons aussi parallèlement accéléré nos interventions dans les domaines de la recherche, de l’innovation et du transfert technologique.
De tout cela je vous propose que nous reparlions à l’occasion d’une session extraordinaire du Conseil régional à laquelle je souhaite convier M. le Préfet et M. LE Trésorier payeur général dans le mois qui vient. Mais sans attendre je veux d’ores et déjà vous annoncer que j’ai pris l’initiative de mobiliser nos moyens en formation professionnelle pour favoriser toutes les fois où c’est possible les solutions de formation contre le chômage partiel.
L’intervention de la Région se fera en étroite concertation avec les partenaires sociaux, entreprise par entreprise, sous notre contrôle. Il est évidemment hors de question de faire un chèque en blanc à quiconque. Il s’agit de favoriser la mise en place de plans de formations rémunérées à la place de licenciement ou de chômage partiel, pour les salariés les plus exposés du fait de la faiblesse de leur qualification, dans des entreprises dont la baisse d’activité est susceptible de menacer la pérennité d’un site, ou pour celles qui se restructurent pour faire face à la crise avec le souci de préserver l’emploi.
Déclaration d’ouverture de Claude GEWERC Session du Conseil régional du 13 mars 2009
Mesdames, Messieurs,Cher(e)s collègues,
L’annonce de la fermeture du site Continental de Clairoix est emblématique d’erreurs répétées et de mauvaise gouvernance, des dérèglements de l’économie pour lesquels nous n’avons pour l’instant malheureusement pas encore de réponse satisfaisante.
Je regrette notamment que ni l’Etat, ni l’Europe n’aient encore pris les dispositions qui s’imposent pour défendre l’économie réelle, notamment à travers une véritable politique industrielle à l’échelle européenne.
Certes il y a le plan automobile, certes il y a la volonté affichée de soutenir les commandes de l’aéronautique, mais cela n’est pas suffisant pour remettre l’économie sur ses pieds, sur ses deux pieds. Il faut à la fois plus de consommation et plus d’investissement.
Plus de consommation parce qu’on ne peut pas durablement vivre avec un marché intérieur qui s’atrophie et une population intérieure qui se paupérise. Plus d’investissements parce qu’un ne peut pas consommer sans produire. Produire autrement, en respectant les salariés et les générations futures, anticiper les mutations pour construire un modèle européen d’économie sociale et environnementale dont le monde a besoin.
Cela suppose d’encore plus innover, d’encore mieux mobiliser les compétences, de basculer plus vite dans la société de la connaissance. Mais nous ne pourrions rien faire si nos usines ont disparu, si les savoirs faire individuels et collectifs sont dispersés.
Sauver notre appareil industriel est une priorité nationale. Pour celles et ceux qui y travaillent, mais au-delà pour l’indépendance de notre pays et la préservation de son modèle social qui ne pourrait résister à un déficit commercial toujours plus grand.
Cela suppose un big-bang économique européen, un autre rapport à la monnaie, et un nouvel équilibre entre le marché et l’intérêt général représenté par les Etats et les collectivités publiques.
C’est toute la question que nous pose CONTINENTAL. Il est scandaleux qu’une OPA calamiteuse se traduise en destruction d’outils de production, qu’après avoir ruiné les ménages américains, mis en péril le système monétaire international, et bénéficié du concours massif des Etats, des banques, car c’est encore d’elles dont il s’agit, puissent encore jouer au Monopoly avec l’avenir des salariés.
De nouvelles règles s’imposent et d’urgence, et il appartient aux Etats de les mettre en œuvre, comme ils l’ont fait pour assurer le sauvetage du système bancaire.
A défaut de nouvelles règles, il nous appartient d’utiliser tous les moyens pour combattre ce scandale. C’est le sens du rapport que je soumettrai à votre délibération ce matin pour me faire, j’en suis persuadé, le porte parole de notre indignation collective auprès du gouvernement, et m’autoriser, en votre nom, à utiliser tous les moyens pour lutter contre la fermeture du site de Clairoix.
Plus généralement vous le savez le Conseil régional se bat pied à pied pour défendre l’emploi, accompagner les entreprises et leurs salariés dans les difficultés, tout en investissant dans l’avenir.
Nous avons créé en 2006 la Mission d’Intervention Economique et Sociale, chargée d’accompagner les entreprises et salariés en difficulté. Un rapide bilan, si vous le permettez. La MIES agit sur trois axes : accompagnement financier, action sociale, notamment en matière de formation, et aide juridique, pour entreprises et salariés de PME, et de sites plus importants. Vous trouverez, d’ailleurs dans vos dossiers de la Commission permanente de cet après-midi, deux dossiers d’accompagnement juridique pour aider à préserver l’activité et l’emploi de deux entreprises.
En 2008, la MIES a aidé 170 entreprises, pour un total de 5 815 emplois. L’accélération des difficultés sur le territoire national, et régional, fait que, pour cette année, depuis janvier, la MIES suit 29 entreprises supplémentaires, et 8952 salariés.
Depuis le début 2009, ce sont 6875 emplois qui ont été maintenus, ou recréés. Toutes les activités, tous les emplois, ne sont, ni ne seront préservés, mais, au jour le jour, la Région soutient les salariés, les chefs d’entreprise, et agit concrètement sur le terrain.
Vous le savez, dès que les conséquences de la crise ont commencé à se faire sentir sur l’économie réelle, la Région, avec ses partenaires, a immédiatement mis en place une structure de conseil, d’accompagnement et d’appui financier aux entreprises en difficultés conjoncturelles.
A ce jour, l’ensemble des partenaires du dispositif ont reçu 750 appels d’entreprises. La structure opérationnelle du Conseil régional a, quant à elle, été contactée par 190 TPE, PME et exploitations agricoles.
Depuis le début de l’année 2009, la Région a garanti, à parité avec OSEO, un volume de 3M€.Nous avons aussi parallèlement accéléré nos interventions dans les domaines de la recherche, de l’innovation et du transfert technologique.
De tout cela je vous propose que nous reparlions à l’occasion d’une session extraordinaire du Conseil régional à laquelle je souhaite convier M. le Préfet et M. LE Trésorier payeur général dans le mois qui vient. Mais sans attendre je veux d’ores et déjà vous annoncer que j’ai pris l’initiative de mobiliser nos moyens en formation professionnelle pour favoriser toutes les fois où c’est possible les solutions de formation contre le chômage partiel.
L’intervention de la Région se fera en étroite concertation avec les partenaires sociaux, entreprise par entreprise, sous notre contrôle. Il est évidemment hors de question de faire un chèque en blanc à quiconque. Il s’agit de favoriser la mise en place de plans de formations rémunérées à la place de licenciement ou de chômage partiel, pour les salariés les plus exposés du fait de la faiblesse de leur qualification, dans des entreprises dont la baisse d’activité est susceptible de menacer la pérennité d’un site, ou pour celles qui se restructurent pour faire face à la crise avec le souci de préserver l’emploi.
jeudi 12 mars 2009
samedi 7 mars 2009
Plaque 5
Ici chaque soir pendant cinq ans est passée Adelaïde Salk. Adélaïde Salk avait de grands yeux gris qu'elle ne maquillait pas. Adelaïde Salk était caissière au Champion du Bld Barbès, près du marché Dejean à Château-Rouge. Elle aimait remonter cette rue qui la menait à son domicile, une chambre qu'elle partageait avec Mounia Rebir. Mounia Rebir vendait des ceintures Cartier près du métro Barbès. Très tard dans la nuit toutes les deux fumaient des cigarettes en se disant que bientôt la vie leur sourirait. Un jour elles se sont données la main et ont quitté la France par le Vol 472 à destination de Windhoek en Namibie.
jeudi 5 mars 2009
Notes 1 sur le chamanisme/ par Joseph Beuys - 2009
Le Chamane, mais on pourrait bien dire le mage, est une possibilité de la multiplicité
Mettre la société en relation avec elle même par le truchement de l'art, c'est l'utopie institutionnelle de la décentralisation française ou des politiques culturelles des Länders. La décentralisation est la figure étatique du Chamane. Avec ses petits fonctionnaires sur le proscénium, desservants du culte pédagogique de l'art .
Le Chamane se crée un corps en symbiose avec la tempête, les animaux, les dieux, la part du créateur en chacun, les pauvres, leurs oriflammes.
Dans le monde du Capital et de la concurrence infinie le Chamane est l'évènement qui arrête et retourne l'économie en expérience de l'être.
L'intérêt de Breton pour l'occultisme et la magie formule sa prescience du Chamane. Mais aussi Artaud. Le messie de Rodez annonce le Chamane de Mai 68.
Et l'artiste, dans ce contexte, est le produit de la neutralisation de cette fonction qui rabat la médiation sur la figure de l'auteur. Privatise la fonction chamanique et la jette sur le marché de la concurrence totale. Et l'auteur a donc mené la critique de lui-même au fil de l'histoire de l'art. Au premier rang de la conduite de ce travail : les avant-gardes. C'est pourquoi Duchamp peut qualifier l'art d'escroquerie. Le Ready-made est l'achèvement de cette critique.
A Lascaux l'artiste fait corps avec la meute, et la grande vache rouge de l'abside est rien moins qu'une escroquerie. C'est l'esprit d'un groupe, d'un collectif, d'une tribu. Le Chamane.
Le Chamane, qui voit et commute les intensités, a accès à un autre monde, au ciel du commun, de l'évènement. Du sur-présent. En cela son geste peut être esquissé par un militant, un scientifique, un artiste... Mais il ne devient pleinement et complètement puissance que porté par un groupe, une collectivité, un rassemblement quelconque de singularités... Que peut-on voir à mille qu'on ne peut voir tout seul? L'œil est la multiplicité. Chaque moment de création politique est une interruption, un blocage, une cérémonie d'images, de textes et d'actions.
La fonction chamanique, qui n'est pas seulement la fonction d'invention et de création, qui est aussi fonction magique et divinatoire, est la première force productive du Capitalisme. Dans la grotte du Capital sur les parois ce sont les flashs d'information, les publicités, la peinture de Goya ou de Dürer qu'on projette pour un public de parc d'attraction.
Le Chamane dit "JE VOIS LE TEMPS QUI VIENT. LE POINT DE LA BIFURCATION. DE LA CRÉATION. Les dieux, les animaux, les éléments, les grands transparents, les faibles parlent par sa bouche aux cent-milles langues.
C'est de neutraliser la fonction chamanique qui signe l'arrêt de l'évènement, sa stérilisation. Tant que le groupe est branché sur le chaos du commun, la création a lieu. Quand le Chamane ne parle plus par le peuple c'est la tyrannie qui vocifère à sa place.
Il y a de la créativité latente dans tous les domaines du travail humain.
Les religions ont dérivé la puissance chamanique dans l'étouffoir du dogme, du récit définitif, gelé. Les grands artistes, qui de la désignation de leur incomplétude ont fait le meilleur de leur travail, ont pointé l'horizon du multiple, du Chamane, sans être en mesure de l'atteindre.
Nul n'a jamais écrit ou peint, sculpté, modelé, construit, inventé, que pour sortir en fait de l'enfer de l'absence du Chamane.
Ce n'est pas l'histoire, mais la puissance du Chamane qui exprime la vie.
Le chamanisme est la pratique des constructions sociales et politiques égalitaires, l'au-delà de la République.
Tout autour de nous les principes fondamentaux de la vie pleurent dehors pour être formés ou créés.
Mettre la société en relation avec elle même par le truchement de l'art, c'est l'utopie institutionnelle de la décentralisation française ou des politiques culturelles des Länders. La décentralisation est la figure étatique du Chamane. Avec ses petits fonctionnaires sur le proscénium, desservants du culte pédagogique de l'art .
Le Chamane se crée un corps en symbiose avec la tempête, les animaux, les dieux, la part du créateur en chacun, les pauvres, leurs oriflammes.
Dans le monde du Capital et de la concurrence infinie le Chamane est l'évènement qui arrête et retourne l'économie en expérience de l'être.
L'intérêt de Breton pour l'occultisme et la magie formule sa prescience du Chamane. Mais aussi Artaud. Le messie de Rodez annonce le Chamane de Mai 68.
Et l'artiste, dans ce contexte, est le produit de la neutralisation de cette fonction qui rabat la médiation sur la figure de l'auteur. Privatise la fonction chamanique et la jette sur le marché de la concurrence totale. Et l'auteur a donc mené la critique de lui-même au fil de l'histoire de l'art. Au premier rang de la conduite de ce travail : les avant-gardes. C'est pourquoi Duchamp peut qualifier l'art d'escroquerie. Le Ready-made est l'achèvement de cette critique.
A Lascaux l'artiste fait corps avec la meute, et la grande vache rouge de l'abside est rien moins qu'une escroquerie. C'est l'esprit d'un groupe, d'un collectif, d'une tribu. Le Chamane.
Le Chamane, qui voit et commute les intensités, a accès à un autre monde, au ciel du commun, de l'évènement. Du sur-présent. En cela son geste peut être esquissé par un militant, un scientifique, un artiste... Mais il ne devient pleinement et complètement puissance que porté par un groupe, une collectivité, un rassemblement quelconque de singularités... Que peut-on voir à mille qu'on ne peut voir tout seul? L'œil est la multiplicité. Chaque moment de création politique est une interruption, un blocage, une cérémonie d'images, de textes et d'actions.
La fonction chamanique, qui n'est pas seulement la fonction d'invention et de création, qui est aussi fonction magique et divinatoire, est la première force productive du Capitalisme. Dans la grotte du Capital sur les parois ce sont les flashs d'information, les publicités, la peinture de Goya ou de Dürer qu'on projette pour un public de parc d'attraction.
Le Chamane dit "JE VOIS LE TEMPS QUI VIENT. LE POINT DE LA BIFURCATION. DE LA CRÉATION. Les dieux, les animaux, les éléments, les grands transparents, les faibles parlent par sa bouche aux cent-milles langues.
C'est de neutraliser la fonction chamanique qui signe l'arrêt de l'évènement, sa stérilisation. Tant que le groupe est branché sur le chaos du commun, la création a lieu. Quand le Chamane ne parle plus par le peuple c'est la tyrannie qui vocifère à sa place.
Il y a de la créativité latente dans tous les domaines du travail humain.
Les religions ont dérivé la puissance chamanique dans l'étouffoir du dogme, du récit définitif, gelé. Les grands artistes, qui de la désignation de leur incomplétude ont fait le meilleur de leur travail, ont pointé l'horizon du multiple, du Chamane, sans être en mesure de l'atteindre.
Nul n'a jamais écrit ou peint, sculpté, modelé, construit, inventé, que pour sortir en fait de l'enfer de l'absence du Chamane.
Ce n'est pas l'histoire, mais la puissance du Chamane qui exprime la vie.
Le chamanisme est la pratique des constructions sociales et politiques égalitaires, l'au-delà de la République.
Tout autour de nous les principes fondamentaux de la vie pleurent dehors pour être formés ou créés.
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