samedi 26 décembre 2009

merry merry merry


26 décembre 2009 : aucun tsunami ne menace notre petit foyer de la petite-patrie. Sentiment de paix et sérénité malgré le fait que des centaines de milliers de frères et soeurs ont péri par la mer il y a 5 ans et que, malgré l'aide monétaire créant la vague d'or dans les années qui suivirent, il y a encore misère, pauvreté, et peine sur la terre. Pas de kamikaze menaçant de se foutre en l'air avec ses voisins inconnus, au nom d'un dieu ou d'un autre, indiquant qu'une civilisation est bonne et l'autre mauvaise - faut-il être assez aveugle et ne pas aimer l'humain à ce point? Pas de tempête de neige qui couvre les 2/3 des États-Unis depuis une semaine, juste les bienfaits du réchauffement climatique à Montréal : un mièvre -3C qui menace d'un peu de verglas, mais quand même très confortable pour se promener dehors. Donc, ci-dessous, journal intime d'un petit bonheur, décliné depuis le début des célébrations, le 19 décembre 2009.


2008 s'est terminée pour nous sur des chapeaux de roue, 2009 s'étire dans la tranquilité et la joie, quel contraste! Le 19 : Gabriel a 20 ans et M en aurait eu quarante plus quelques, s'il avait survécu ce 27 août à son accident cardio vasculaire. Deux jumeaux non identiques, comme des millions sur cette terre nés le 19 décembre. Belle date. Je n'ai vu ni de Gab ni de M, le premier étant occupé à célébrer avec sa gang d'amis et l'autre à nous inonder d'amour de son ciel, surtout en direction de sa belle épouse et de son fils. Fait froid, pas grave, l'homme chat et moi allons faire un stop and go à la campagne, livrer une TiVi trop grosse pour nous à ceux qui ne s'achètent pas grand chose car ils fabriquent tout : Mimi et Jacquot. La route est prise et nous arrivons à Ste-Victoire en croisant Jacquot dans son driveway avec des cossins pleins les mains, il va en forêt poser des collets. Merde Steph, va donc faire un tour dans le bois, il fait tellement beau, j'vas te prêter des bas et un chandail supplémentaire, tiens, un foulard de laine et hop, voilà les gars partis pour le bois. La Momo s'en va rejoindre Mimi en dedans, au chaud du feu de foyer. On jase, devant la série d'hêtres peints à l'huile par Mimi, quelle beauté. En m'avançant dans la rallonge illuminée, je tombe sur la dernière oeuvre de Jacquot, un immense dyptique à l'huile, représentation surréaliste de personnages intimes dans une campagne inexistante. Mimi et moi parlons d'expo. Nous en parlons jusqu'à ce que les gars reviennent. L'homme-chat m'a ramené quelques magnifiques branches de sapin, pour orner mes cadeaux maison. Y ont vu des traces de chevreuil. On continue de parler expo avec le principal intéressé, pendant qu'on se mitonne une petite bouffe maison. S'enclenche la discussion sur le bonheur, un début de livre de Mathieu Ricard, reçu en cadeau, le genre de truc que je m'achète jamais car je crois tout savoir et ne pas avoir besoin d'un peu de lumière dans mes plaisirs égoïstes, trouvant tout ce qui est spirituel comme péjorativement ésotérique, mais : quelle lecture révélatrice! Le bouddhisme, pour peu que je m'y attarde, ça devrait me ressembler un peu, il s'agit que j'y mette un peu plus de rigueur intellectuelle et du coeur, et j'y serai... je le souhaite.


Dix-neuf décembre : Mimi et Jacquot nous gardent donc à souper en philosophant bonheur. L'homme-chat me ramène en bon chauffeur à Montréal, pendant que je sieste tout mon trajet. Trop tard pour aller retrouver mon Gab au bar de jeunes. Fait froid en calvaire aussi et la mère n'a pas du tout envie d'écouter de la musique loud et boire de la bière cheap dans un bar (miteux) - de jeunes qui festoient.


20-12 : c'est un dimanche, nous allons voir notre chum qui rénove, pour lui porter nos confiseries de noël afin qu'il les apporte avec lui vers sa belle-famille alors qu'il y rejoindra dès mardi, son épouse pour les fêtes. Tiens, passe donc prendre un verre de vin à la maison ce soir. C'est le jour de l'arrivée de pa et ma à l'aéroport, dans l'après-midi, à une heure tout-à-fait décente (pas en soirée ni en matinée). Il n'y a pas de tempête, rien qui ne puisse les arrêter. J'attends patiemment quelques heures à Trudeau, armée de mon bonheur imprimé de M Ricard, apprenant les règles pour être une meilleure personne. La salle d'attente est bondée de monde, on y sent la joie, l'impatience et la fébrilité. Il y a au moins 6 arrivées dans le même après-midi et pas plus de douaniers, les arrivants faisant la file jusqu'en haut des escaliers roulants. Chaque voyageur est reçu à sa sortie par un saut dans le cou, les bagages lui tombant des mains, le chariot bloquant le chemin pendant que se font embrassades et accolades, bienvenues écriées ou en pleurs. Si nous avions pu encanner cette joie, nous aurions eu un beau feu d'artifices. Après 2 heures de bonheur bouddhique, pa et ma arrivent tranquillement avec leurs sacs à dos. M'man est emmitouflée dans son suit de ski et un gros manteau de laine. Bien sûr, les bagages ne les ont pas suivis, l'escale à Denver ayant été bien trop courte. On recevra la valise dans quelques jours. Bon : allons rejoindre l'homme-chat qui a concoté des ribs et des frites tout l'après-midi. Avons soupé comme des cochons en partageant notre premier rouge avec mes parents. Un chum arrive prendre un verre, rencontre mes parents, jasent : Europe, Bretagne, Wallonie, Flandres, Van Dyck, musées, voyages, droit, études internationales, ça vole haut et c'est crissement intéressant.


21 décembre : un lundi de travail pour moi - pour la forme - ainsi qu'un mardi qui suit, puis les vacances. Tiens, tiens, c'est la fête à ma soeur, celle qu'on ne fête jamais en famille puisque c'est dans le temps des fêtes. Une pauvre escamotée. C'est donc une première, à mon souvenir. Nous nous réunissons, à l'exception de mes fils occupés à gagner leur vie de jeunes adultes, dans un resto du quartier chinois, nous sommes en terrain familier. Elle nous présente son nouveau conjoint. Aucune animosité et un accueil des plus serein de la part de mes parents; aurait-il pu en être autrement? Si, si, pensez-y bien : c'aurait pu être un fiasco total ce genre de choses-là, mais pas avec mes parents, fort heureusement. Soirée de rires et de partage, avec la grande table ronde dont le centre circule en cercle pour distribuer la même bouffe à tous. On reconduit mes parents chez les amis sur la R-S après le souper.


22 décembre : last day of work. Un peu d'excitation quand même et très peu de concentration. Lunch collègues, échange cadeaux, appréciation, bonus, bye bye, gestionnaire d'absence de bureau, message d'absence. Go, c'est les vacances! Rejoins homme-chat et un chum dans un bar du plateau, rempli comme un jeudi soir; oui, la veille des fêtes, le monde festoie. 5 à 7 joyeux et souper à l'italien traditionnel. Maison, dodo.


23 décembre : journée d'emballage des confiseries de noël - truffes chocolat noir cayenne paprika piment, et dragées amandes argent, avec tisane blue lady de chez anatol - les gâteries maison de Mo and Steph Sucreries et Anecdotes. Emballage des cadeaux; je n'achète que des livres, c'est simple - un stop magasinage - et c'est instructif. J'étais assez fière des emballages cette année, ayant sauvé mes quelques kilomètres de papier en ayant fourré chaque livre dans un écolosac de toile réutilisable, tous et chacuns bien imprimés de couleurs vives et sélectionnés en fonction de chacun des aimés. Sapin, c'a pris 30 minutes à monter, un peu moins passionnant que quand les enfants étaient là ; mon ami de plastique Canadian Tire, les éternelles boules de verre dorées dont de 3 douzaines, il ne reste plus qu'une, et quelques décos kitch - le chat regardait avec attention. On fout l'électricité dans le tas et hop : la magie de noël s'est installée dans le salon. Journée de bouillon de poulet : les carcasses de 3 beaux poulets que j'ai fait cuire la matinée, en train de mijoter pour 24 heures dans la mijoteuse, le chat dort, c'est sûr, dans cette odeur! Je fais la tarte : chocolat blanc safran - bleuets - chocolat noir - pistaches. Si, si : faut essayer! Elle durcit dans le fridge. Il y a du hockey puis des films d'action à TiVi, je tricote comme une malade à m'en fouler les pouces, ça y est, il ne reste plus qu'une manche. Je le finirai ton chandail, homme, avant la fin 2009!


24 décembre : ah ben! On dégraisse le bouillon pour en faire un beau consommé à servir sur pleurotes grillées et agnoletti. L'homme-chat va chercher les parents sur la R-S, tout le monde se cache dans les chambres à huis clos pour terminer d'emballer, moi je cuisine. Fait chaud dans la maison : les fenêtres sont ouvertes et je porte une robe à bretelles pas de manche! J'ai chaud, mec, j'arrête pas! La bière descend et quand l'homme-chat a une minute, il me concote un bloody cesar de son cru : je cale ça, c'est bon!


Tout le monde arrive, c'est le party, les nièces sont absolument adorables. Mes fils arrivent chacun à leur tour, les becs, comment ça va toi? Vas-tu à l'école, que se passe-t-il? Où vis-tu? etc. Chat sabre un V-C au plaisir de tous et le distribue dans 10 coupes à champagne : la modération a bien meilleur goût! On mange, on boit, l'homme-chat ramasse au fur-et-à-mesure et compte sur son allié des fêtes : Mister dishwasher. Quelle paire efficace ces jours-ci! On déballe les cadeaux, ce sont les nièces qui les distribuent à la pièce, elles savent lire maintenant, et déduisent même les destinataires quand Momo n'a écrit que les initiales sur les paquets! Photos, photos (dont celle du haut où il ne manque que le photographe - le chum à ma soeur). Ma belle-soeur nous a offert un mini cadre doré, framant une broderie d'un blason qu'elle nous a créé : un "S" entremêlé d'un "M", pas pour sado-maso, mais bien pour Steph and Mo - l'emblême de notre maison, aussi possessif puisse-t-il paraître. Ainsi soit-il, les desserts sont descendus vite, les 2 soeurs ayant mis la barre haute et surtout bien chocolatée. Café, thé. Tiens tiens, on n'a pas pris de digestif, mais en fait, on a bu pas mal de rouge quand même.


Bye, bye : mon frère et sa blonde prennent l'avion le 25 au matin pour quelques semaines au Japon. Nous autres : on dort.


25 décembre : bon, c'est noël, Yésous il est né. En fait, à Montréal, vu la célébration passée, c'est plutôt une journée de repos, celle où on lave les verres à vin à la mitaine, on ramasse le plancher, on remplit le bac de recyclage, etc. Puis, on va prendre une marche sur la montagne. Je ne fais pas ça souvent, aller marcher sur le Mont-Royal, mais sachant que mes parents devaient commencer à se sentir ankylosés de n'avoir pas marché ou respiré du plein air, nous avons pris la direction du métro Mont-Royal et entamé la marche vers le Lac des Castors. Seriez-vous étonnés de savoir que ça glisse et patine allègrement en famille au sommet enneigé de Montréal en cette journée de Noël? Quelle joie, quelle beauté! Nous sommes redescendus en une heure à une allure plus preste puisque la température baissait, et avons sauté dans la 55 vers le quartier chinois - encore. Ramassé du canard et du porc BBQ pour nous régaler à la maison avec l'homme-chat qui a siesté toute la journée sur le sofa avec chat Brooklyn sur le ventre, en demi-sommeil. Ah, les fêtes, quel calme! Bien qu'il soit tôt, on réchauffe la bouffe, on va manger, stie, le grand air ça donne faim. Mon chum verse un verre de rouge mais mon père n'en veut pas, il a trop bu la veille, ah oui? Tiens, il aura 70 l'an prochain et bien qu'il soit plus en forme que la moyenne des gens de mon âge, il reconnaît que la machine n'est plus la même, il ne se prive de rien, mais demeure raisonnable en tout.


Il me reste quelques jours à partager en famille, à me reposer, à tricoter, fouiner dans quelques papiers, apprécier. Toute cette collection de petits plaisirs. Ne manquant de rien, on indique qu'en Occident, les gens ressentent un état de bien-être général; je le confirme et puisqu'il arrive encore bien du malheur et des drames dans l'humanité, je ne peux qu'apprécier davantage ces petits moments de joie, sans oublier d'être infiniment reconnaissante, et de devenir bonne et heureuse.


De Joyeuses Fêtes à vous tous, mes chers amis.


Bises,

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