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mercredi 1 février 2012

Capsule littéraire - Boris Vian




Romancier, poète, trompettiste, chanteur, traducteur, inventeur, transcendant satrape au Collège de ‘Pataphysique : Boris Vian a multiplié les vies parallèles au cours de sa courte existence.

Mort à 39 ans, Vian est connu aujourd’hui surtout pour ses romans et ses chansons où se mélangent surréalisme, jazz, amour et angoisses existentielles dans une ambiance légère et insolente.

Si les orientations politiques de Vian apparaissent souvent en filigrane de ses romans (anti-militarisme et anti-cléricalisme de L’écume des jours par exemple), elles s’affirment de façon beaucoup plus explicite dans ses chansons.

Son anti-militarisme se fait d’ailleurs plus incisif et constant que celui que l’on retrouvera – davantage coquin – chez Brassens.  Dans sa célèbre chanson «pacifique» Le Déserteur, Vian termine ainsi sa missive au président par les vers :

Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendardes
Que je possède une arme
Et que je sais tirer

Cette chanson – même après avoir modifié les deux derniers vers – lui vaudra plusieurs menaces de  mort de l’extrême-droite.  Qu’à cela ne tienne, Vian ne démord pas et rédige certaines des plus belles chansons contre la répression policière.  Parmi celles-ci on pourra écouter avec bonheur La java des chaussettes à clous.

Mais Vian ne s’attaque pas qu’aux forces armées et policières : il égratigne également pour notre plaisir les hommes d’État ainsi que le capitalisme et la consommation à outrance.  La Java des bombes atomiques raconte ainsi comment un inventeur de bombes parvient à rassembler tous les chefs d’État dans une pièce pour les faire exploser, alors que la Complainte du progrès souligne la place excessive qu’occupaient – déjà dans les années 1950 – les technologies et le je-possède-donc-je-suis dans nos vies.



Vian rédigera maintenant un album complet de chansons sur la bande à Bonnot[1], album qui sera chanté par le réalisateur Yves Robert qui a réalisé entre autres Les Copains d’abord, Alexandre le bienheureux et La Guerre des boutons.  Plusieurs des chansons de Vian seront également interprétées par les Quatre barbus, ce quatuor qui a fourni l’un des rares albums de vieilles chansons anarchistes[2].

Plus récemment, Jean-Louis Trintignat – acteur français joué notamment dans Z – a fait une tournée «Trois poètes libertaires»[3]en 2010 où il récite les poèmes de Jacques Prévert, Boris Vian et Robert Desnos.


[1] Voir l’article qu’y consacre Alternative libertaire : http://www.alternativelibertaire.org/spip.php?article1636
[2]  Pour télécharger l’album en question, suivre le lien suivant : http://www.cmaq.net/node/31768
[3] Pour plus d’infos, suivre le lien suivant : http://www.visiteursdusoir.com/fr_trintignant.html

jeudi 8 décembre 2011

Capsule littéraire - Octave Mirbeau




«Une chose m'étonne prodigieusement — j'oserai dire qu'elle me stupéfie — c'est qu'à l'heure scientifique où j'écris, après les innombrables expériences, après les scandales journaliers, il puisse exister encore dans notre chère France (comme ils disent à la Commission du budget) un électeur, un seul électeur, cet animal irrationnel, inorganique, hallucinant, qui consente à se déranger de ses affaires, de ses rêves ou de ses plaisirs, pour voter en faveur de quelqu'un ou de quelque chose.»

C’est par cette phrase coup de poing que s’ouvre La grève des électeurs d’Octave Mirbeau (1848-1917).  Tour à tour journaliste, critique d’art et romancier, il critique sans relâche à travers ces divers médiums la bêtise humaine, qu’elle soit capitaliste (Les affaires sont les affaires), religieuse (L’Abbé Jules), militaire ou politique.

La grève des électeurs sur Internet : http://www.homme-moderne.org/textes/classics/ mirbeau/greve.html



Quelques oeuvres d’Octave Mirbeau :
-  Les mauvais bergers (théâtre, 1897)
-  Le jardin des supplices (roman, 1899)
-  Le journal d’une femme de chambre (roman, 1900)
-  La grève des électeurs (court essai, 1902)
-  Les affaires sont les affaires (théâtre, 1903)
-  Farces et moralités (théâtre, 1904)