Ecrasante victoire de la Gauche ! – Mais comment la confirmer en 2012 ?
L’écart extrêmement important entre la gauche et la droite est l’un des plus forts que nous ayons connu sous la 5eme République. Ce glissement politique est à mettre en lien avec la crise profonde du système, qui justifiait aux yeux des Français des changements majeurs.
C est bel et bien l’absence de stratégie de sortie de crise et les choix inégalitaires opérés avant et pendant la crise qui sont sanctionnés aujourd’hui.
La déroute de la droite ! Sarkozy KO debout !
Ø Contesté au sein même de l’UMP.
Ø Supplanté par son 1er Ministre
Ø Soutenu des bouts des doigts par ses ministres,
Ø Lâché par une large partie de son électorat basique
Mais le FN est de nouveau en embuscade…
C’est grâce à cet « excellent Besson » et à sa recherche « d’identité nationale », les bons résultats du Front National sont pour une large part due à la volonté de Sarkozy et de Besson en replaçant la question de l’immigration et de la sécurité au cœur du débat, plutôt que la question économique et sociale. Le FN retrouve aussi ses bons scores dans des milieux touchés par la crise économique, les délocalisations et la mondialisation. La gauche doit tenir sur ce point un discours plus radical.
Votez comme vous le voulez, dormez tranquille, je ne changerai rien et je m’occupe de tout !
Normalement, un chef d’ l’Etat est censé tenir compte des résultats des élections quand sa politique est autant rejetée en masse.
Malgré quelques promesses entre les deux tours des élections régionales de vouloir freiner les réformes
Sarkozy, lors de sa conférence programmatique du 24 mars, vient de confirmer qu’il fallait tenir le cap et le train des réformes, au risque de mettre en péril les bons résultats déjà obtenus depuis trois ans.
De qui se fout-on ?
La ligne directrice de son action pour les deux ans qui restent, c’est principalement de rassurer son électorat basique qui s’est largement abstenu ou a rejoint le vote FN. D’essayer d’apaiser la fronde grandissante au sein de l’UMP, de démontrer son attachement au sort des plus riches et courtiser les électeurs du FN .
Dans un premier temps, Sarkozy annonce entre les deux tours des régionales:
- Remaniement gouvernemental à minima – (c’est de la poudre aux yeux : il ne faut pas changer les hommes, il faut avant tout vouloir changer de politique !)
- Pause dans le rythme des réformes
Réformes au pas de charge « élyséen »
Malgré des résultats calamiteux (tous les ministres au tapis…)
Ø Abandon de la taxe carbone (déjà en partie retoquée par le Conseil Constitutionnel) sous prétexte qu’il faudrait attendre une éventuelle décision européenne pas avant 2013. (loi aussi importante que celle votée pour > l'abolition de la peine de mort..... disait-il….
Ø Retraites : je laisserai le temps du débat ..., mais dans les 6 mois le dossier doit être bouclé….
Ø Agriculture : « J’irai jusqu’au clash avec UE s’il le faut pour défendre la PAC » (politique agricole commune) . Les promesses ne valent que pour ceux qui y croient , rappelons-nous les promesses faites aux ouvriers de la métallurgie et de l’automobile (Grand diseu, mais petit faiseu ….comme on dit en Picardie)
Ø Médecine de ville/ santé : « Je serais attentif au devenir de ce secteur pour répondre à son devenir et à l’attente ».
Ø Interdiction programmée de la Burka
Ø Famille : responsabilisation des parents, nouvelles menaces de supprimer les allocations familiales…. Placement des jeunes en difficulté en centre d’étude adapté.
Ø Sécurité renforcée : Mais depuis combien de temps Sarkozy est au gouvernement et qu’il a même occupé le poste de Ministre de l’Intérieur…… Rappelons-nous que c’est lui qui a mis fin à la police de proximité souvent bien utile dans les quartiers difficiles.
Mais rassurez- vous, Sarkozy n’a pas dit un mot Bouclier Fiscal : Il n’est pas question de rompre avec les inégalités
Beaucoup a déjà été dit, alors retenons quelques faits politiques essentiels pour l’avenir :
La crise redonne à la gauche une actualité et une responsabilité nouvelle. S’y ajoute, la grande question écologique.
En cela, le basculement de l’électorat vers la gauche n’est pas seulement un vote sanction, mais un vote d’exigence de changement de politique, de justice et d’égalité de traitement. La gauche devra prendre pleinement la mesure de cette grande attente, les Français veulent être considérés
La dynamique du rassemblement de la gauche au niveau national a bien globalement fonctionné pour les élections régionales. Il est aujourd’hui plébiscité.
Veillons à ce que tous les partis tiennent le cap sans mollir, mais surtout que, rapidement, soient prises des initiatives, une méthode de travail commun, et ce, avec tous les Français qui souhaitent s’engager pour préparer une alternative aux dérives Sarkoziennes.
C’est pourquoi, il faut rassembler tous les Français dans ce sens et que nous exigions, que nous organisions partout où cela sera possible des « Etats généraux » de toute la gauche, des écologistes, des progressistes pour établir un manifeste commun en vue de la Présidentielle de 2012, qui devra servir de socle à un accord législatif.
Des « Etats généraux » qui doivent pouvoir permettre très vite de fixer des convergences programmatiques, mais aussi un comité de la gauche, un rassemblement ouvert aux différents partis mais aussi à des personnalités syndicales, associatives et de la société civile doit être constitué.
La lourde défaite électorale de la droite est aussi une forme de condamnation du « bonapartisme » de Nicolas Sarkozy qui passe son temps à faire croire qu’il est l’homme providentiel ! L’inefficacité de l’hyper présidentialisation et même son coté dangereux condamnent sans doute pour un bon bout de temps, l’illusion qu’un homme ou une femme va créer des « liens particuliers avec le peuple », pour pouvoir se dispenser du collectif pour être élu. Nous leur conseillons de changer de méthode et de se placer aujourd’hui davantage en rassembleur qu’en personnage singulier, dans une posture plébiscitaire. La victoire en 2012 passe par un accord pour gouverner, pour les législatives, puis par le choix d’un (ou plusieurs) candidat capables de le faire vivre et de rassembler. Mais seulement dans un second temps.
L’abstention est un signe alarmant. Elle manifeste un désintérêt, un discrédit du politique. A toute élection, le camp qui gagne est celui qui est le plus uni et celui qui est capable de mobiliser son électorat.
Il y a une forte abstention à droite, mais les faibles taux de participation dans la plupart des quartiers populaires manifestent un doute profond sur la capacité du politique à améliorer réellement la situation des plus modestes.
Nous devons en tirer trois conclusions :
La première : c’est la nécessité de faire des propositions clairement différenciées de la droite et dans une cohérence qui reconstitue des éléments de confrontation idéologique avec la droite,
La deuxième : c’ est que nos propositions pour être crédibles- c'est-à-dire considérées comme réellement mises en œuvre si nous gagnons- doivent être solidement défendues par les différents partis de gauche, mais aussi par toutes ces forces militantes et citoyennes qu’ il faut associer à nos réflexions programmatiques et aux états généraux.
Troisième conclusion : la reconquête des couches populaires est essentielle. Cela justifie aussi que les alliances soient globales, mais que nous développions aussi des pratiques politiques plus proches de ces quartiers et du monde du travail, comme un contenu programmatique pour 2012 en phase avec leurs aspirations !
Donc, d’ici 2012 …
Nous avons tous du pain sur la planche…..
Ne dormons pas sur les lauriers de la très belle victoire des régionales 2010!
Prenons-nous en main afin de pouvoir changer l’avenir de la France.
Gilles Seguin
Conseiller Municipal de Creil
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