lundi 11 septembre 2006

Petit historique du site de l'échangeur

Le site de l’échangeur Turcot possède une longue histoire de mal aimé. Alors que Montréal n’était encore qu’une colonie, les terres de l’échangeur, elles, n’étaient qu’un marais alimenté par l’affluent qui deviendra plus tard le canal Lachine et la petite rivière St-Pierre.

Le site de l'échangeur en 1861

En 1825, lorsque le canal Lachine fut construit, l’histoire du marais y devint intimement liée. Pendant plus d’un siècle (jusqu’en 1950), le canal fut un artère de navigation de haute importance créant ainsi une grande concentration industrielle : 600 sociétés environ se succédèrent au fil des ans sur ses berges. C’est aussi à cette époque que le chemin de fer prend toute son importance en desservant ces nouvelles industries.

Coupé de son irrigation naturelle provenant anciennement de l’affluent du canal, le marais finit par complètement s’assécher. Ce terrain devenu ainsi carrossable mais encore fragile devient alors l’emplacement idéal pour la cour de triage Turcot de la compagnie des chemins de fer nationaux. La cour de triage tient sont nom de Philippe Turcot, riche et influent marchand, ancien propriétaire des terrains sur lesquels la cour s’est implantée.
Le site de l'échangeur en 1950
Les années soixante sont une époque de déclin du canal Lachine qui, à partir de 1959, l’année d’inauguration de la voie maritime, devient obsolète et voit son achalandage diminuer dramatiquement jusqu’à sa fermeture officielle en 1968.
les années soixante sont aussi des années de grands projets et de grandes visions dignes des villes les plus réputées du monde.

On n’a qu’à penser à la construction de l’aéroport international de Montréal (1960), du pont Champlain (1962), du métro (1966) et de la fameuse Expo 67 pour se rendre compte qu’à l’époque on voyait grand.

L'échangeur Turcot : à la convergence de 3 grandes autoroutes - 10, 15 et 20

C’est aussi à cette époque que les autoroutes commencent à prendre place dans le paysage québécois et que la nécessité d’un échangeur devient évidente. Énorme travail d’infrastructure et d’ingénierie, l’échangeur s’implante au-dessus de la cour de triage Turcot. C’est à ce moment que le chemin de fer sera protégé par un tunnel en béton.

L’échangeur Turcot, symbole de progrès.

Le site de l’échangeur Turcot est aujourd'hui un complexe amalgame de bretelles se croisant et se décroisant, à divers niveaux avec au sud le canal Lachine et la piste cyclable et au nord un lieu complètement vide de vie. Le tout, en contrebas de la rue St-Jacques, est enclavé dans la solitude.

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