vendredi 8 septembre 2006

Une idée derrière la tête

Avez-vous déjà eu l’impression de vous envoler lorsque vous rouliez sur les bretelles de l’échangeur Turcot? Ne vous êtes-vous jamais imaginé comme étant le héros d’une aventure de science-fiction alors que votre voiture était catapultée sur les routes sinueuses et aériennes de ce même échangeur ? Si oui, c’est sûrement parce que vous en êtes, tout comme moi, un admirateur secret. Sinon, vous comprendrez peut-être mal le choix de ce site ingrat, envahi par les mauvaises herbes, les piliers des bretelles, les industries polluantes et laissé pour compte, abandonné, presque relégué aux oubliettes. Triste sort lorsqu’on sait qu’il y a à peine quarante ans, lors de sa construction dans les années soixante, cette méga infrastructure fut louangée pour le progrès technique dont elle faisait foi.

Le site de l’échangeur Turcot, est tout sauf un site facile.


Sa complexité, son étendu, la façon dont il est scindé en deux parties distinctes, sa position entre deux mondes, son manque flagrant de vie sont autant de contraintes qui pourraient en rebuter plus d’un. Mais lorsqu’on a l’œil un brin imaginatif, mégalomane et avec un tempérament prêt à relever des défis, on arrive à voir, les multiples possibles qui s’offrent à nous : un site presque vierge où tout est à construire, l’avantage certain d’être collé sur le canal Lachine et ses pistes cyclables ainsi que la proximité des activités et festivités autant diurnes que nocturne du Centre-Ville. C’est dans cet état d’esprit qu’il est envisageable de voir, au-delà de la laideur et la décrépitude du site, la beauté de l’œuvre construite.

L’intention première de ce projet final est de reconnecter le haut (arrondissement de Côte S-Luc – quartier aisé) avec le bas (arrondissement St-Henri – quartier défavorisé) via une voie (1) à l’usage aussi bien des piétons, des vélos que des voitures. Cette route, qui serait aussi aérienne que les bretelles, partirait du haut de la rue St-Jacques (5) et nous amènerait jusqu’au canal (7). Cette voie serait supportée par des bâtiments/piliers (3) parallèles à la rue Notre-Dame (4) qui permettraient d’accéder au sol et ainsi de rendre accessible des lieux qui ne l’étaient pas auparavant. L’ensemble serait clairement défini et identifiable.


Cependant, encore faut-il trouver un programme qui pourra s’accommoder du bruit, des vibrations et de la poussière, etc. Le programme préconisé sera essentiellement de type bureaux/commercial/industries légères (atelier de production, imprimeur, etc.). Afin de rendre possible une vie de quartier, des habitations de type studio, atelier ou appartements seront implantées à même les différentes barres qui composerons le site. Ainsi chaque bâtiment/pilier sera un amalgame complexe de plusieurs types de fonctions.
Ainsi, à la lueur des nouvelles intentions du projet, la question architecturale pourra se lire comme suit:
Comment inscrire, dans un contexte résiduel de la ville et à même la complexité d’une méga infrastructure véhiculaire, un projet à la forme simple mais au programme diversifié qui saura lier la haute et basse ville tout en revitalisant un « no man’s land » méprisé?

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