dimanche 18 mars 2012

Le Pont de Trois-Rivières, Effondrement 1951

Effondrement du pont Duplessis à Trois-Rivières en 1951



Le 31 janvier 1951, à 2hr 55 du matin, une grande partie du pont Duplessis s’effondre et tombe dans la rivière Saint-Maurice, entraînant la mort de quatre personnes..



Le pont Duplessis était considéré à l’époque comme une réussite au plan du génie civil. Lors de son inauguration le premier ministre Maurice Duplessis avait déclaré imprudemment le pont solide et droit comme l’Union nationale (sa formation politique).



Le tablier de ce pont était supporté par deux poutres maîtresses en acier soudées d’un bout à l’autre ce qui était considéré à l’époque comme avancé au point de vue technique. Cependant les piétons qui circulaient sur le pont avaient noté la forte vibration en raison de la longueur du pont. Ce sera un point à considérer plus tard.



Le contrat fut octroyé le 28 juin 1946 à l’entreprise Dufresne Construction, qui relégua par la suite la préparation et le montage de la structure métallique à la Dominion Bridge Compâny.. Le coût de l’ouvrage s’éleva à 3 millions.$



Les principales caractéristiques:



La structure consiste en fait en deux ponts un situé enjambant le chenal Ouest et l‘autre le chenal Est de la rivière St-Maurice



La section Ouest, d’une longueur de 405,4 m s’étend de Trois-Rivières à l’Ile Saint-Christophe. Quant à la section Est, elle a une longueur de 195m et rejoint

l’ancienne ville du Cap-de-la-Madeleine.



Le 27 février 1950, l’année précédente de l’effondrement, une fissure vint affaiblir la section Est du pont. Cinq jours plus tard, une autre fissure est détectée sur la section Ouest.





Des plaques d’acier ont été immédiatement boulonnées à l’endroit des fissures et d’autres travaux de consolidation ont été entrepris. La circulation n’a pas été interrompue mais réduite à une seule voie.





Puis dans la nuit du 31 janvier 1951 vers 2hr 55, par grands froid (entre -30°C et - 32°C, le pont s’effondre sous son propre poids. Quatre travées de la section Ouest se brisent et plongent dans la rivière. Quatre personnes meurent dans cet accident.



Le pont est reconstruit et ouvert à la circulation le 12 novembre 1953. Cette fois-ci on ne prit pas de chances, on adopta le type de structure des plus conservateur. On utilisera quatre poutres au lieu de deux. Ce sera des poutres à treillis métalliques pour le chenal OUEST. Quant pont du chenal EST, le tablier fut consolidé par l’addition d’éléments de structures





Quelles furent les causes de l’effondrement.



Bien sûr, il y avait le grand froid qui rend l’acier fragile.



À la suite de l’effondrement partiel du 27 février 1950, la compagnie Dominion Bridge soummettait aux autorités un rapport d’une grande franchise, ce qui est peu commun.



Pour les structures métalliques, on appliquait généralement trois couches de

peintures à base de plomb. Une première couche de couleur rouge était appliquée à l’usine avant le transport et les deux autres couches de peinture de couleur verte étaient appliquées, une fois la structure érigée .



Dans son rapport la compagnie Dominion Bridge révéla la présence de rouge de plomb à l’intérieur des fissures, la couche de peinture appliquée à l’usine. En d’autres mots les poutres étaient déjà fissurées avant leur transport au chantier eet mises en place.



L’attaché de presse au bureau du 1er ministre Duplessis, M. Luc Désilets fit part en privé qu’il avait lu le rapport de la Cie Dominion Bridge et mais qu’il n’avait pas décelé la faille. En outre, il mentionnait que son patron M.`Duplessis avait pris connaissance aussi du rapport. Comme il s’agissait d’un document hautement technique il est compréhensible que la plupart des chapitres leur aient échappé.





Par la suite le fameux rapport est disparu de la circulation pour réapparaître lors de l’enquête qui devait avoir lieu quelques semaines plus tard.



Une enquête est mise sur pied.



En vue d’une enquête et pour répondre à une demande venant de différents bureaux d’études et organismes de par le monde: les pièces d’acier gisant dans le lit de la rivière furent remontées à la surface et déposées sur les rives.



Pour un ingénieur responsable du projet le verdict apparaissait simple. Il s’était avéré que les poutres mises en place étaient déjà fissurées et que l’acier ne rencontrait pas les normes. La responsabilité de l’effondrement de l’ouvrage ne pouvait qu’ incomber à l’entrepreneur et à son sous-traitant.



Cependant, il en va tout autrement lorsque entrent en ligne de compte les avis d’experts et des phénomènes reliés au comportement imprévisible de l’acier



Finalement l’enquête se mit en branle. Des commissaires furent assignés dont et certains furent reconnus comme de grande compétence dans ce domaine.



Ce fut par la suite un défilé d’experts et pseudo-experts.

Quelques uns affirmèrent que les failles décelées dans les poutres n’étaient qu’un élément responsable de l’effondrement et ne pouvait seul expliquer l’accident. Certains évoquèrent d’autres phénomènes propres à l’acier tel que la résonnance. Les vibrations excessives observées par les usagers sont reliées au phénomène de la résonnance.(voir en annexe le pont à Volgograd, Russie))





Il faut se rappeler qu'à la suite de l’effondrement partiel de février 1950, dans le but de renforcir le pont, des plaques avaient été boulonnées à l’endroit des fissures dans les deux poutres. Cependant, il y eut l’hypothèse que la structure ait été davantage affaiblie, les fissures auraient été aggravées et même d’autres auraient pu être crées.



La complexité des problèmes soulevés reliés au grand froid, aux phénomènes de résonnance et associés aux vibrations excessives et pour lesquels il ne semble pas y avoir de réponse nette rendirent les commissaires perplexes. Aussi, il en est résulté que les causes de l’effondrement restaient inexpliquées.



C’est à dire que c’est le gouvernement qui a assumé les frais de reconstruction.



Quant à l’hypothèse loufoque de possibilité de sabotage, soumise par le 1er ministre Duplessis lui-même, elle fut promptement écartée.

Nous étions en plaine période de guerre froide.





Bloc-Note:



M. Luc Désilete attaché de presse au bureau du premier ministre Maurice Duplessis M.. Désilets s’était joint aux Forces Françaises libres du Général de Gaule en 1944 et fut affecté au service d’information à Dakar.



Il est décédé à la suite d’un accident d’automobile un peu après les évènements en 1953,





LIENS


Pour en savoir plus:

Les ponts de Trois-Rivières, Tacoma et Volgograd


















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