L’enquête publique concernant la construction de la première unité de production d’électricité d’Europlasma, basée sur le site de Morcenx (dans les Landes), vient de se ponctuer par un avis favorable.
Le chantier va pouvoir commencer. L’usine sera la première à accueillir le principe de valorisation énergétique de déchets selon le procédé CHO-Power, une innovation d’Europlasma fondée sur une gazéification par torches à plasma. Lesdites torches sont issues des laboratoires d’EADS (ex Aérospatiale) qui les utilisent pour tester les matériaux qui protègent les engins spatiaux de l’échauffement provoqué lors de la rentrée dans l’atmosphère.
La centrale de production de Morcenx, qui créera 25 emplois et dont la mise en route est prévue en novembre 2009, traitera 150 tonnes de déchets industriels banals (DIB) - plastiques, cartons, bois, papiers, tissus, gravats… - par jour pour une capacité de 12 MW.
L’intérêt d’un tel procédé est de pouvoir convertir un élément solide en gaz chaud dont le pouvoir combustible est récupéré pour produire de l’électricité.
Le procédé CHO-Power transforme, par gazéification, le déchet en un « BioSynGaz » épuré grâce à la haute température de la torche à plasma (voir ci-dessous dans la présentation et dans l’explication de la gazéification) ; ceci pour alimenter ensuite une turbine/moteur à gaz produisant de l’électricité, le tout avec un rendement électrique de bout en bout qui peut aller jusqu’à 40%.
CHO-Power : un procédé à 3 étages
La production d’énergie se fera à partir de la valorisation de 55 000 tonnes par an de déchets industriels banals. Elle permettra d’alimenter 60 000 habitants en électricité.
Les déchets, produits par les entreprises et non dangereux, sont apportés par les principaux collecteurs des Landes et des départements limitrophes. Les collecteurs n’apportent que la fraction résiduelle après leur propre tri et recyclage.
Les déchets sont retriés sur site : les dernières parties métalliques, les grosses fractions inertes sont retirées. 10% de déchets de bois de source locale sont ajoutés pour atteindre la proportion de 85% de partie bio-dégradable, seuil exigé pour le rachat de l’électricité par EDF.
Toute l’électricité produite est vendue à EDF, dont le réseau haute tension est tout proche (l’usine CHO-Power sera installé sur un terrain contigu d’Inertam, sur la zone industrielle de Cantegrit Ouest).
A noter que la conception architecturale de l’unité a été confiée au cabinet Bernard Bühler avec un souci de bonne intégration dans le paysage régional.
Reste maintenant à savoir quelles seront les réactions des riverains, qui ne voient généralement pas d’un bon œil l’implantation d’une usine de traitement de déchets (quelle que soit la technologie utilsée) près de chez eux…
La gazéification : qu’est-ce que c’est ?
La gazéification est un procédé thermique qui consiste à chauffer des éléments principalement organiques (déchets, biomasse…) dans une atmosphère en défaut d’air. Les éléments carbonés vont réagir avec la vapeur d’eau et le CO2, à une température d’au moins 600°C, dans des réactions endothermiques de transformations thermochimiques, dites de gazéification, de type :
C + H2O CO + H2
C + CO2 2CO
C + 2H2 CH4
On obtient donc principalement un gaz composé de monoxyde de carbone et d’hydrogène, appelé gaz de synthèse ou syngaz.
L’intérêt d’un tel procédé est de pouvoir convertir un élément solide en gaz chaud dont le pouvoir combustible est récupéré pour produire de l’électricité.
Ce principe de gazéification est connu depuis bien longtemps puisque le procédé fut mis en œuvre dès le milieu du XIXe siècle dans des usines à gaz, pour transformer du charbon en gaz de ville utilisé pour l’éclairage et le chauffage. Il s’agit du gaz de ville de nos grands parents.
Le principal avantage réside dans le fait que le potentiel énergétique du déchet est transféré à un gaz, raffiné et nettoyé de ses éventuels polluants avec un excellent rendement. De plus, on brûle un gaz propre, comme à la maison, contrairement à un incinérateur de déchets où tout brûle de manière mélangée créant des combinaisons polluantes qu’il faut intensément filtrer par la suite.
L’innovation d’Europlasma réside dans un outil de purification à haute température basé sur les torches à plasma. Le « biosyngaz » obtenu est alors plus pur, conduisant à un meilleur rendement de l’installation : pour une même quantité de combustible utilisée, plus d’électricité est produite. De plus, le « biosyngaz » étant moins chargé en goudrons et alcanes, son impact sur l’environnement est moindre.
La présentation du procédé CHO-Power (source Europlasma)
Le Groupe Europlasma en chiffres
- emploie 260 personnes,
- a réalisé en 2007 un chiffre d’affaires de 29,6 millions d’euros,
- cotée sur le Marché Libre d'Euronext Paris depuis 2001.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire