jeudi 29 novembre 2007

Il faut promouvoir les taux variables



Les emprunts à taux variables ne sont pas assez utilisés dans le contexte actuel: un ménage qui emprunte à taux fixe pour l'achat de son logement ne prend pas de risque suffisant. Il a en effet pour seule et unique contrainte de payer mensuellement une somme donnée, et la pratique des banques est de n'accepter un endettement qu'à conccurrence d'environ 30% des revenus du ménage. La somme prévue est fixe, et, sauf imprévu, représentera une part fixe du budget du ménage, le laissant dans une trop béate sécurité: le couple s'imagine propriétaire, et n'a qu'un souci assez bénin, garder son emploi pour être certain de pouvoir rembourser. Cette dette a, de ce fait, un petit rôle de stabilisation sociale, et sera un frein aux diverses formes de revendications telles que l'insoumission au travail, la mauvaise volonté, voire la syndicalisation ou l'entreé en grève.

Si l'on se tourne du côté des emprunts à taux variable, le tableau est immédiatement bien plus sympathique ! La première année du remboursement est en général assez facile pour notre ménage: il ne reste plus que 24 ans à rembourser, les frais de notaires et d'agence ne sont plus que du passé, le couple est serein, trop serein. A ce moment-là, arrive le réajustement annuel des taux, et là, les nouveaux propriétaires se rendent compte qu'ils n'ont rien compris au contrat qu'ils ont signé, et ce n'est que justice: seules les personnes capables de se faire correctement conseiller par un cabinet d'avocats spécialisés dans la gestion du patrimoine devraient avoir le droit d'accéder à la propriété. Les banques jouent là très bien leur rôle de triage, entre ceux qui sont aptes à posséder, et ceux que le destin de médiocres employés doit conduire à toujours se faire avoir et qui ne doivent avoir comme seul objectif que de payer des loyers à des propriétaires (dont j'espère que vous êtes.

Le ménage entre alors dans la spirale du sur-endettement: les mensualités augmentent et n'arrivent même plus à couvrir les interêts, il faut alors augmenter également la durée du prêt. Et nous voici au point idéal de soumission du salarié: les membres du couple ne doivent surtout pas perdre leurs emplois, ils cherchent même des heures supplémentaires, un autre travail à temps partiel. Ils vont même encourager leurs enfants à prendre des petits boulots, leur inculquant ainsi le plus tôt possible l'importance de la valeur travail. Plus personne dans le foyer n'imagine manifester ou faire grève, le risque est trop grand de voir la paye baisser ou même de se faire licencier. Les parents arrivent trop fatigués de leur travail pour avoir envie d'autre chose que de regarder TF1, notre partenaire, n'ont plus l'énergie de s'occuper de la scolarité et de l'éveil social de leurs enfants. Ces enfants, de ce fait, n'accèderont pas à des postes de responsabilité quand ils seront en entreprise: la boucle est bouclée, il y aura alors auto-reproduction des mêmes schémas au sein de la classe laborieuses, et nous, nous serons encore plus riche.


Venez participer à notre grand jeu: "arnaquons les emprunteurs"



CFF/Crédit Foncier de France/Caca Financier de France

16, rue Aubert

75009 Paris

01 57 44 88 44


ou par CCP: 45689H 7855DU 78




POURQUOI SE SOUCIER DES PAUVRES, ILS SONT PAUVRES !



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