lundi 12 novembre 2007

La mémoire (sélective) de 14-18...

Ah, les défilés et dépôts de gerbes en tout genre du 11 Novembre !

M. S. innove en faisant un discours le jour de commémoration de l'Armistice évoquant les deux seuls poilus encore en vie...Un discours "européannisant", discours de paix, de réconciliation...cérémonie se terminant, nous dit Le Monde, par le dépôt d'une autre gerbe au pied de la statue de Georges Clemenceau.

Le site officiel de l'Académie Française nous apprend plein de choses intéressantes sur M. Clémenceau, M. S. les connait-il toutes ?


Tout d'abord il combattit avec vigueur la politique coloniale de Jules Ferry (...) et participa, le 4 septembre 1870, à la proclamation de la République à l’Hôtel de Ville (...), un pro-communard donc ? Etonnant de la part de M. S. de déposer une gerbe pour un tel personnage...

Puis il se mit à défendre Dreyfus, notamment en publiant le célèbre « J’accuse » d’Émile Zola. Enfin jusqu’en juillet 1909, il devait diriger l’un des plus longs ministères de la IIIe République, marqué particulièrement par la manière sanglante dont fut réprimée la révolte des viticulteurs du Midi, et qui lui valut le surnom de « premier flic de France ».

La guerre se prolongeant, son patriotisme et sa poigne lui valurent d’être appelé en novembre 1917 par le président Poincaré pour constituer le gouvernement. Il prit alors en main, avec autorité, et au détriment parfois des principes démocratiques, les destinées du pays.

Pour Wikipédia, sur l'épisode de la Commune, il se met rapidement à dos les insurgés ainsi que le gouvernement versaillais qui l’accuse de passivité. Ses années à la tête du ministère de l’Intérieur et de la Présidence du Conseil se caractérisent par une importante réforme des polices et par une politique vigoureuse à l'égard des syndicats et des grévistes. Clemenceau acquiert même une réputation de briseur de grève et se brouille durablement avec Jean Jaurès et les socialistes. Il s'illustre par sa férocité contre les mouvements sociaux, réprimant dans le sang la grève des mineurs du Pas de Calais et la révolte des vignerons du Languedoc.

Clemenceau s’intéresse de plus en plus à la politique étrangère et à des questions militaires en même temps qu’il condamne le pacifisme socialiste et défend l’importance du patriotisme et de l’union face au danger.

Pendant la guerre, il mène également une lutte énergique pour le soutien du moral des troupes. Pour ce faire, il pourchasse les pacifistes, les défaitistes et fait également pression sur la presse favorable à ces mouvements sans pour autant utiliser la censure. Il fait également arrêter Malvy et Joseph Caillaux, le second sans motif sérieux mais simplement parce qu'il est partisan d'une paix négociée. Plus résolu et plus intransigeant que jamais, il devint un véritable dictateur (au sens antique du terme) et conduit une politique de salut public qui porte ses fruits l'année suivante. « Je fais la guerre, je fais toujours la guerre », dit-il le 8 mars 1918 à la tribune de l’Assemblée, pour résumer son jusqu'au-boutisme.

Ainsi donc, M. Clémenceau fut un adversaire acharné de Jaurès et du pacifisme socialiste, le même Jaurès que prenait M. S. comme exemple pendant sa campagne électorale. Il les pourchasse même et devient une sorte de dictateur, en tout cas ultra-autoritaire dans sa politique intérieure, et jusqu'au-boutiste quant à la poursuite de la guerre. Il devint tout de même trés populaire à cause de son soutien sans faille au moral des troupes.

Ne vaudrait-il pas mieux, un 11 Novembre, déposer une gerbe sur la tombe de Jean Jaurès, assassiné à la veille de la Grande Guerre, pour son pacifisme, par un jeune nationaliste rémois, qui sera acquitté en 1919, plutôt qu'au pied de la statue d'un homme qui fit tout pour entraîner la France dans une boucherie sans égal ?

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